Ibrahim Abumsmar at the Window in Paris

I curated this small exhibition (27-29 September 2013), whose only ambition was to document the two months residency of Ibrahim Abumsmar in Paris – whence the simple title, ‘A Saudi Artist in Paris’. It turned out quite nice.

Ibrahim contemplating his Qiblah kite shortly after it has been installed above the street in front of the gallery

Below are the wall texts (in French) interspersed with some photographs. More information including links to The Window, the artist and his gallery (Athr) can be found on the previous post ‘A Saudi Artist in Paris‘.

Pour un artiste Saoudien assoiffé de liberté artistique, Paris est une aubaine. La grande découverte que fera Ibrahim est la liberté d’expression dans l’espace publique Parisien. C’est ainsi qu’il abandonne le confort de son studio pour sillonner les rues, les places et les musées Parisiens afin de confronter passants et institutions publiques avec ses projets artistiques. L’exposition présente recueille les résultats de ces interventions ainsi que les projets artistiques fruits de cette résidence.

Ibrahim expo visitors small

No Way – panneau et série de photos de documentation, Paris 2013

Les lames de cutter sur le panneau ‘sens interdit’ font référence au mur autour de la Palestine construit par les Israéliens. Cela vient d’une sculpture que l’artiste réalisa précédemment. Le placement de ce panneau dans l’espace public Parisien relève d’un effort de dialogue de l’artiste avec aussi bien les utilisateurs de cet espace qu’avec les institutions culturelles qui le protègent.

Abumsmar Wall

Sur les Champs Elysées l’artiste confronte les Arabes du Golfe avec son projet de dialogue. Mais ils refusent tous de poser avec son panneau, car ils ont peur de la photo et d’une prise de position culturelle ou politique qui pourrait être rendue public – même si leur gouvernements sont d’accord. La peur arabe du politique s’étend donc globalement. Par contre les balayeurs, les taxi-cyclistes et les autres passants Parisiens n’auront aucun mal à s’identifier avec la cause Palestinienne.

paris velib

« Où toi manger au Paris » / « Comment ta santé » 

Les textes reflètent le mauvais arabe parlé par les millions d’asiatiques qui se sont rendus en Arabie Saoudite pour gagner de l’argent. C’est devenu une langue vernaculaire entre les commerçants et leurs clients, tous originaires de pays non-Arabes. Ce travail est la suite d’une série commencée a Jeddah, mais transposé à Paris ces textes deviennent le miroir de l’incapacité linguistique de l’artiste.

Al Buldog

« Interdit ?!! C’est pas clair… » – Peinture en cours de réalisation, Paris 2013.

Un ami d’Ibrahim avait installé un panneau du Bulldog, le coffeeshop emblématique d’Amsterdam, dans son café à Jeddah. La police municipale lui a demandé de l’enlever. Pourquoi, voulait savoir cet ami. Parce que c’est le symbole d’un établissement aux Pays Bas où l’on vend de la drogue, fut la réplique. Etonné de cette connaissance de la part de simples policiers municipaux, Ibrahim se pose néanmoins la question : comment l’interdit sur l’image islamique s’adapte aux exigences politiques dans cette société hyper-médiatisée – d’où le traitement pop art.

Madame être très bien – Body art, Paris, 2013

Rim, une artiste marocaine, est aussi en résidence à la Cité des Arts. Ecrire sur son corps en Arabe baragouiné, la photographier et en exposer les photos : ce qui est strictement impossible dans son pays ne présente aucun problème à Paris. Et vice versa : poser avec la voile devant le Mémorial pour la Shoah – le ‘Mur des Justes’ – lui fera enfin découvrir la limite à la libre expression artistique à Paris. La police est venue leur demander les papiers d’identité et les a demandé de déguerpir. La voile, un prison pour les femmes dans son pays, emmène à l’incarcération en France.

Qiblah kite finally flies 

Qiblah Kite – Cerf-Volant fabriqué à Paris, 2013

Le cerf-volant exposé dehors au dessus du passage est imprimé avec la qiblah, la direction de la prière musulmane. Partout dans le monde musulman on peut trouver cette flèche. Le cerf-volant, qui ne peut garder le cap dans le vent, devient alors symbole aussi bien d’une expérience religieuse personnelle que de la désorientation du monde musulman.

The team during the opening, which turned into a memorable party. From right to left: Salama Safadi who helped us a lot, Ibrahim, Rim and me

The team during the opening, which turned into a memorable party. From right to left: Salama Safadi who helped us a lot, Ibrahim, Rim and me

 

Later that evening...

Later that evening…

 

 

 

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